Avec Florent Castagnino, maître de conférences de l’Institut Mines-Télécom (Campus : IMT Atlantique, DI2S)
Horaire : mercredi, 1er mai 2024, 12h30 à 14h
Salle : 3114 (385, rue Sherbrooke Est, Montréal, QC)
Veuillez confirmer votre présence à salome.vallette@inrs.ca
Pour plus de détails: Conférence Midi de Florent Castagnino – Surveillance, « safe cities » et prédiction : de l’usage de l’intelligence artificielle dans la sécurité urbaine | VRM – Villes Régions Monde
Villes Régions Monde vous invite à la conférence-midi »Surveillance, « safe cities » et prédiction : de l’usage de l’intelligence artificielle dans la sécurité urbaine » offerte par Florent Castagnino, maître de conférences de l’Institut Mines-Télécom (Campus : IMT Atlantique, DI2S)
Description
Cette conférence-midi sera commentée par Carolyn Côté-Lussier, professeure ajointe à l’INRS-UCS et Mohamed Imoussaïne, candidat au doctorat à l’INRS-UCS.
Bio
Florent Castagnino est docteur en sociologie, maître de conférences de l’Institut Mines-Télécom (IMT Atlantique, DI2S). Ses travaux sont à la croisée de la sociologie du travail, des sciences et techniques, des surveillance studies, et des études urbaines. Il a obtenu son PhD en 2017 à l’Université Paris Est (au LATTS) où il a réalisé une thèse sur les dispositifs de surveillance mise en place dans la politique de lutte contre la délinquance et la politique de prévention des accidents, dans les transports ferroviaires urbains en France. Il travaille désormais sur les usages et le développement d’outils d’aides à la décision (notamment issus de la recherche en intelligence artificielle) dans le secteur de la sécurité urbaine. Il coordonne un projet de recherche financé par l’Agence Nationale de la Recherche française qui analyse les effets de l’IA sur l’activité policière (2022-2026).
Résumé
Au Canada ou en France, des municipalités recourent à des dispositifs algorithmiques dans le domaine de la sécurité urbaine : vidéosurveillance dite «intelligente», gestion numérique des foules, cartographie prédictive, etc. Ces technologies, souvent développées par des entreprises privées, viennent équiper une pluralité d’acteurs (polices locales, provinciales et nationales, agents de sécurité privée, etc.) afin de construire des « safe cities ».
Après avoir rappelé le mouvement historique dans lequel s’inscrivent les dispositifs de « safe cities », à la fois dans leur dimension urbaine et leur dimension policière, cette communication explore deux principales hypothèses de recherche, à partir d’une enquête en cours en France et au Canada : si l’on peut constater un relatif échec des outils de cartographies prédictives (à la fois pour des raisons internes aux organisations policières et de critiques sociales externes), le développement de la vidéosurveillance automatisée semble plus assuré, et ce indépendamment de son efficacité technique. Ceci est essentiellement dû à un effet de dépendance au sentier (une infrastructure déjà là), à une relative facilité d’installation (une couche logicielle venant se surajouter à l’existant) et à une volonté politique de déploiement du marché (tant par les États que les pouvoirs publics locaux). La communication abordera finalement les effets de ce déploiement. Loin de supprimer le travail des opérateurs vidéo, ces procédés d’automatisation le déplacent, en partie, vers celui des informaticiens. Ces derniers doivent formaliser mathématiquement une partie du travail des professionnels de la sécurité, afin de le stabiliser dans des règles algorithmiques. Dans cette tâche d’abstraction, ils opèrent alors des choix plus ou moins implicites de ce qui est « suspect », et ainsi de ce qu’il « faut surveiller ».